Une Taxe Carbone Peut-Elle Rendre l'agglomération Parisienne plus Dense?

Abstract

L’agglomération parisienne peut être bien décrite par un modèle mono-centrique. A partir de ce modèle, nous étudions l’impact d’une taxe carbone de 100€/tonne de CO2, intégralement redistribuée aux ménages. La pression immobilière et la variation des loyers incitent les promoteurs immobiliers à augmenter la densité de l’agglomération, en construisant plus en centre-ville. La densification obtenue est cependant limitée, avec une réduction finale de la distance moyenne des ménages au centre de Paris d’au maximum 10 % (soit environ 1 700 m) par rapport à la situation initiale, et ce dans le cas extrême où l’on néglige de nombreux phénomènes comme le transfert modal ou le progrès technologique, qui limitent en pratique l’effet de la taxe. Ceci suggère qu’une taxe carbone seule n’aura pas grand effet sur cette distance moyenne : en vue d’agir sur cette dernière, la taxe ne doit pas être substituée aux autres mesures possibles, comme la taxe foncière différenciée, des investissements publics dans les transports et le bâti, ou la régulation et l’usage de plans d’occupation des sols par exemple.

Publication
Economie et Développement Urbain Durable, ḿissions Urbaines : Inventaires et Politiques Publiques